NOS ANCETRES DURANT LA GRANDE GUERRE


Nous avons tous des « poilus » dans nos familles.

Dans le cadre de la mission du centenaire de l’Armistice de 1918, les Archives Départementales ont numérisé, indexé et mis en ligne tous les registres matricules des conscrits de classes   1887 à 1921 ; chaque AD a publié un programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Vous avez de nombreux sites relatant l’histoire de la Grande Guerre, notamment l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)
Le site Mission Centenaire était un espace de ressources dédié aux commémorations locales, nationales et internationales, aux événements culturels du centenaire de la Première Guerre et notamment aux registres matricules que l’on peut trouver de différentes façons :


1. Les archives familiales :

    • dans un placard, une vieille boite en fer ou bien une boite à chaussures

    • la correspondance d’un militaire au front, le « carnet de guerre », tenu par de nombreux soldats qui désiraient ainsi témoigner de leur quotidien,

    • les lettres et cartes postales (souvent avec photo de leur unité) échangées entre les familles et les soldats, sans oublier les « marraines de guerre »

    • les photographies : du régiment, des camarades de l'unité…

    • les décorations avec les dossiers correspondants,

    • le livret militaire : c’est un livret individuel, un document d'identité dans lequel sont enregistrées au fur et à mesure les étapes de la carrière militaire d'une personne, le numéro de son unité, ses différentes affectations et ses années de service.


2. le site Mémoire des Hommes

Le Ministère de la Défense a numérisé de nombreux documents d'archives. Sur ce site, le généalogiste a la possibilité de consulter plusieurs bases de données sur les soldats français, Morts pour la France ou non.

Vous trouverez plusieurs bases de données :

    • Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale :

    1)  Nom & prénoms,
    2)  Grade, corps, année de recrutement,
    3)  n° de Matricule au corps et de recrutement
    4)  Lieu et date de naissance
    5)  Lieu et date de décès, raison du décès
    6)  Lieu et date de Transcription sur l'état civil

    • Base de données des militaires et civils fusillés en application d'une décision de la justice militaire ou exécutés sommairement durant la Première Guerre mondiale

    • Base de données des personnels naviguant ou au sol de l'aéronautique militaire au cours de la Grande Guerre

    • Journaux des marches et opérations, carnets de comptabilité en campagne

    • Journaux de bord et de navigation de toutes les unités militaires engagées durant la Première Guerre mondiale

    • Relation des faits d'armes des unités engagées dans la Grande Guerre

    • Relation générale et officielle des opérations menées par les unités engagées dans la Grande guerre sous la forme de 107 volumes (précis, annexes de documents et cartes)

    • Archives du cabinet de Clemenceau, Ministre de la guerre et président du Conseil ainsi que la procédure contre Emile Cottin, auteur d’un attention en 1919 contre Clemenceau

    • les conflits, les opérations, les musées, les monuments et les collections.

Comment utiliser les fiches du site Mémoire des Hommes (Site Histoire-Généalogie)


3. Le registre matricule

C’est une mine d’informations pour connaître le parcours militaire d’un ancêtre pendant la Première Guerre Mondiale. Vous y trouverez les états de service du conscrit (jeune homme d’au moins 20 ans appelé sous les drapeaux :

    • ses régiments d’affectation successifs,

    • le détail des services et des mutations : date de début de service, changements de régiment, mobilisation pour la Première Guerre Mondiale,

    • les campagnes auxquelles il a participé,

    • ses décorations et citations éventuelles.

Les conscrits étaient recensés dans la commune de leur domicile ou sur le lieu de leur naissance, à 20 ans. Le registre-matricule des états de services est tenu par canton ou par arrondissement et par classe de recrutement.

Ce registre est consultables aux Archives Départementales dans la Série R : (Registre des Matricules Etat de Service) et Sous-Série 1R (Préparation militaire et recrutement).

Concernant les officiers, les registres matricules sont conservés au Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT – Château de Vincennes).

Pour les coloniaux, les registres matricules sont conservés aux Archives d'Outre-Mer (ANOM).


4. Si vos ancêtres ont été faits prisonniers

La Gazette des Ardennes , où étaient recensés à l’époque tous les prisonniers de
guerre, dans les AD 08 (Ardennes),

La bibliothèque de GENEANET,

La croix-Rouge Française (CICR – Comité International de la CR) a numérisé plus de 5 millions de fiches, de soldats, de civils prisonniers de guerre français et étrangers (Allemand, Américain, Anglais et commonwealth, Austro-Hongrois, Belge, Bulgare, Grec, Italien, Portuguais, Roumain, Russe, Serbe, Turc),

• Les Journaux : les Archives Départementales, la Bibliothèque Nationale Française (BNF) ont numérisé une grande partie de la presse de l'époque,

• Les camps de prisonniers

Liste des 125 camps de prisonniers et Les lieux de détention

Les « camps de prisonniers » font généralement référence à des installations spécifiquement créées pour détenir des prisonniers de guerre, capturés pendant les conflits et détenus en attendant la fin de la guerre.

Les « lieux de détention » englobe des civils et des prisonniers de guerre ; ce pouvait être des prisons, des centres de détention provisoires ou autres installations utilisées pour retenir des personnes durant la guerre, qu'elles soient des prisonniers de guerre, des civils, ou d'autres personnes considérées comme des ennemis.


5. Les soldats disparus

L'Association française pour la recherche des disparus a publié pendant la guerre, pendant trois années (1915, 1916, 1917), des listes de prisonniers disparus, sur la demande des familles. 74 numéros sont disponibles sur Gallica.

La recherche des disparus (Sources de la Grande Guerre)

Un jour, un poilu : défi collaboratif


6. D’autres sites incontournables

Le web ne cesse de s'enrichir de nouvelles indexations ; il existe des blogs perso particulièrement bien rédigés, mais qui, quelquefois disparaissent.... Des sites restent toutefois incontournables et je vous invite à les visiter :

Mémorial Gen Web

Recense un grand nombre de relevés faits sur les Monuments aux Morts et les nécropoles militaires (soldats et victimes civiles, français et étrangers, tués ou disparus par faits de guerre, morts en déportation, « Morts pour la France »).

Le site GENEANET a également créé une base collaborative sur les monuments commémoratifs.

Particularité de Paris (AD 75)



Grand Mémorial

Retrace le parcours de guerre des Poilus en une seule recherche : registres matricules des Archives départementales et fichier des Morts pour la France du ministère des Armées, réunis dans une base nationale.


Le livre d’or des morts pour la France

Ces listes nominatives de soldats Morts pour la France sont classées par départements, communes et pays pour l'étranger, et composent le Livre d'or de la Première Guerre mondiale, un projet pour honorer les combattants, voté en 1919, sont conservées aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine.

« Mort pour la France » est une mention honorifique posthume ajoutée à l'état civil d'une personne afin de reconnaître son sacrifice au service de la France. L'attribution de cette mention est régie par les articles L. 511-1 à L. 511-5 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (Wikipedia)

« Mort au champ d’honneur » est une mention, créée en 1915, attribuée aux soldats tués au combat ou morts des suites de leurs blessures. Les militaires réformés, fusillés, décédés de maladies ou victimes d'accidents en sont exclus


7. Les décorations

    • L’ordre de la Légion d’honneur
La Légion d'honneur est attribuée aux civils comme aux militaires.

Aperçu historique et bibliographie (AN)

Base de données Léonore : index des titulaires de l'Ordre de la Légion d'Honneur

    • Les décorations militaires

En 1914 la France ne possède aucune distinction pour honorer de façon spécifique les actes de bravoure en temps de guerre. La Légion d'honneur (1802) et la Médaille militaire (1852) récompensant à la fois les actes de bravoure et les longs services, pouvaient par défaut remplir ce rôle. Devant le nombre croissant d’actes à récompenser, une loi d’avril 1915 institue la croix de guerre en faveur des combattants cités individuellement pour faits de guerre.

Les distinctions militaires avant 1914

Les dstinctions officielles créées en relation avec la Première Guerre mondiale

Les distinctions non officielles

Reconnaitre toutes ces médailles

Le tableau d’honneur de la guerre 1914 1918 : officiers, sous-officiers et soldats  nommés ou promus dans la Légion d’honneur ou décorés de la médaille militaire


8. Les pensions

La 1ère guerre mondiale est qualifiée de « 1ère guerre totale » car la mobilisation à l’arrière est entière ; les combattants au front, tous les civils sont mis à contribution :

    • les femmes au champs ou dans les usines (par ex les munitionnettes) ;

    • les infirmières « les anges blancs » et autres bénévoles de santé pour leur dévouement incontestable ; la Grande Guerre marquera la professionnalisation de la fonction d’infirmière ;
        ◦ la loi de 1893 sur l’assistance médicale gratuite permet aux médecins de créer des écoles pour former des auxiliaires (la première est ouverte en 1907 à la Salpêtrière) ;
        ◦ En France, depuis 1878, plusieurs décrets du ministère de la Guerre réglementent le fonctionnement de la Croix-Rouge avec le Service de santé de l’armée, en cas de conflit ;

    • les marraines de guerre pour leur soutien psychologique : dès le début de l’année 1915, Marguerite De Lens crée une association, « La Famille du Soldat », dont l’objectif est d’envoyer aux soldats coupés de leur famille des lettres, des colis et des photos afin de soutenir leur moral au front ;

    • les prostituées pour leur réconfort : les lupanars sont fréquentés par les conscrits et au fur et à mesure du conflit, l’armée se montre plus tolérante ;

    • les enfants : dès le 5 août 1914, une allocation journalière est versée aux épouses des mobilisés avec la mission de subvenir aux besoins de leur famille.

Les états augmentent les impôts et lancent des emprunts auprès de la population et des banques américaines. Cette propagande de guerre est surtout utilisée pour que la population garde le moral : presse censurée, lettre du poilu contrôlée, propagande dans les écoles : ci-contre affiche de 1916 pour un concours sur Paris dont le thème est « Restrictions de la guerre ».

Qui dit restrictions, dit souffrances :

    • peur de la mort d’un proche, d’autant plus que les civils sont laissés dans l’ignorance,

    • pénurie des denrées de 1ère nécessité, privations,

    • terreur des bombardements et de leurs conséquences, les massacres, les épidémies…..

Grâce aux bulletins des lois, il est possible de savoir si un ancêtre a perçu une pension de retraite ; FILAE a numérisé tous les anciens militaires pensionnés par l'Etat au XIXe siècle et jusqu'en 1918.
Au XIXe siècle, il n'existe pas encore de système de retraite universel. Rappelons que la Sécurité sociale a vu le jour en 1945. Par conséquent, pour ces centaines de milliers d'anciens soldats et leurs ayant droits, l'Etat a attribué les pensions par décrets.

« Le Bulletin des lois était une publication officielle de l'État français, née sous la Révolution et qui perdura jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Il a été créé par la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793), en pleine Terreur révolutionnaire » (wikipedia).

Pensions militaires (1811-1918) – Recherche FILAE